Baromètre économique des services à la personne – 3e édition 

Baromètre économique des services à la personne – 3e édition

La troisième édition du baromètre économique des services à la personne et de l’aide à domicile, présenté par le cabinet Galaxy Conseil, expert comptable spécialiste des services à la personne, dispose d’une richesse d’éléments d’analyse et de positionnement, offrant des réflexions stratégiques sur l’évolution de ces secteurs.

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Répartition des répondants du baromètre

Cette année, notre étude a bénéficié d’une participation accrue, avec un total de 354 réponses, dépassant ainsi les chiffres enregistrés lors des années précédentes. À cet égard, nous tenons à remercier nos partenaires : le cabinet Plenita, la Fédération Synerpa domicile, XIMI, l’agence AutonomY et la plateforme Evolia 93.

Les répondants sont répartis sur l’ensemble du territoire français, et nous avons eu le privilège de recueillir des données provenant non seulement de la Guadeloupe, présente lors de l’édition précédente, mais également de La Réunion. En ce qui concerne la typologie des structures, nous constatons une similarité avec les années antérieures, avec un tiers d’associations et une nette prédominance d’entreprises.

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Évolution de l’activité des services à la personne

L’analyse de la performance du secteur en 2022 révèle une performance contrastée. En effet, seuls 55% des entités étudiées ont connu une croissance d’activité, tandis que les 45% restants ont dû faire face à une stabilité, voire à une baisse de leur activité. Cette situation est en grande partie due à la pénurie chronique de personnel qualifié, un obstacle majeur au développement du secteur. La demande, qui ne cesse de croître, se heurte aux difficultés de recrutement et de formation. Malheureusement, l’absence d’attractivité du secteur, souvent liée à des salaires peu attractifs, engendre un taux de rotation du personnel considérable, ayant des répercussions sur la qualité des services offerts.

Par ailleurs, l’inflation a également des conséquences néfastes, impactant négativement le secteur dont les activités d’entretien de la maison. En effet, la persistance du télétravail, encore solidement ancrée, réduit la demande en matière de services d’entretien, créant ainsi une contrainte supplémentaire pour les acteurs du secteur qui doivent s’adapter à ce nouveau paradigme.

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La perte de vitesse du secteur associatif

Comme chaque année, le secteur associatif continue de perdre du terrain, avec de nombreuses associations ayant enregistré une baisse d’activité. Néanmoins, il convient de reconnaître que certaines associations ont réussi à tirer leur épingle du jeu en enregistrant une croissance d’activité. Globalement, sur les trois dernières années, une tendance tangible se dessine : l’activité dans le secteur associatif est en déclin.

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Les franchisés comme les grands gagnants

Les franchisés continuent d’enregistrer une croissance d’activité, avec 69% d’entre eux connaissant une croissance en 2022. Cette tendance confirme le succès du modèle de franchise dans les secteurs du maintien à domicile, de l’aide à domicile et du service à domicile. En revanche, les indépendants enregistrent une croissance moins forte, avec des tarifs et une rémunération légèrement plus bas. Ce constat mérite d’être approfondi.

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Comparatif entre le mode prestataire et mandataire

Le mode mandataire, qui avait connu un déclin ces dernières années, semble retrouver de l’importance, passant de 4% l’année précédente à 6% cette année. Cette augmentation est principalement observée dans le mode mandataire. Nous constatons l’émergence d’une tendance vers le mode mandataire, qui consiste à mettre en relation les particuliers employeurs avec les intervenants à domicile, tout en préservant leur statut d’employeur. Ce mode permet une plus grande flexibilité dans le choix des intervenants et offre aux particuliers employeurs une plus grande autonomie dans la gestion de leurs services à domicile.

En ce qui concerne le mode prestataire, qui consiste à confier la gestion des services à une entreprise spécialisée, il reste majoritaire avec 94% des répondants optant pour ce mode. Les avantages du mode prestataire résident dans la délégation de l’ensemble des formalités administratives et juridiques à l’entreprise prestataire, ce qui allège les contraintes pour les particuliers employeurs.

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Les perspectives d’avenir

Malgré les défis rencontrés par le secteur des services à la personne, il existe des perspectives d’avenir prometteuses. La professionnalisation croissante du secteur, avec notamment la mise en place de certifications et de formations spécifiques, contribue à améliorer la qualité des services et à renforcer la confiance des utilisateurs.

De plus, les évolutions démographiques, telles que le vieillissement de la population, ainsi que les attentes croissantes en matière de bien-être à domicile, offrent de nouvelles opportunités de développement pour les acteurs du secteur.

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Focus aide à domicile

La tarification de l’aide à domicile a connu une tendance à la hausse au cours des dernières années. Environ 37% des tarifs se situent dans une fourchette allant de 26 à 29 euros de l’heure, tandis que 16% dépassent les 29 euros.

Deux approches tarifaires distinctes sont employées : le tarif socle, basé sur une approche sociale, et le tarif de marché, qui repose sur l’évaluation de la valeur des services.

Il est essentiel de parvenir à un équilibre tarifaire adapté à la zone d’intervention. Dans certains cas, les départements proposent des compléments de prix pour certaines interventions, notamment dans les zones urbaines défavorisées et pour les GIR 1 et 2.

Il convient de souligner que le tarif horaire n’a pas entravé la croissance de l’activité.

Une évolution majeure observée dans le secteur est l’émergence du modèle mandataire, caractérisé par des tarifs élevés allant de 29 à 32 euros de l’heure.

En ce qui concerne la répartition des services, environ 30% sont liés à l’aide-ménagère, tandis que les auxiliaires de vie diplômés représentent désormais 58% des effectifs, ce qui témoigne d’une évolution significative dans le secteur. Toutefois, le taux d’encadrement demeure encore faible.

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Focus entretien de la maison

L’activité d’entretien de la maison présente des disparités par rapport au maintien à domicile. Le panier moyen s’élève à 220 à 280 euros TTC par client, alors qu’il atteint environ 400 euros par bénéficiaire pour le maintien à domicile. Ainsi, pour réaliser un chiffre d’affaires satisfaisant dans le domaine de l’entretien de la maison, il est nécessaire d’attirer un nombre plus élevé de clients. Néanmoins, ce service offre une plus grande régularité dans ses prestations.

Les tarifs horaires appliqués sont similaires à ceux du maintien à domicile.

Un aspect important concerne l’application de la restitution immédiate du crédit d’impôt. Malheureusement, seulement 67% des entités ont mis en place ce dispositif, ce qui est regrettable compte tenu de ses avantages tant pour les clients que sur le plan commercial. Pour 75% des entités, la mise en place de la restitution immédiate du crédit d’impôt n’a pas eu d’impact significatif sur l’augmentation du chiffre d’affaires. Cela suggère peut-être un manque de communication de la part des structures concernant cet aspect, qui pourtant présente de nombreux avantages pour les particuliers. Les principaux obstacles à la mise en place du crédit d’impôt sont la complexité administrative et les charges supplémentaires qui y sont associées. Malgré cela, il est primordial de considérer ce dispositif comme un argument favorisant le développement de l’activité d’entretien de la maison.

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Focus garde d’enfants

Malheureusement, les réponses concernant la garde d’enfants étaient peu nombreuses, ce qui limite l’analyse. Toutefois, nous avons pu observer que de nombreuses structures ont recours à des apprentis, notamment pour l’apprentissage de langues étrangères. Les contrats les plus couramment utilisés sont des Contrats à Durée Indéterminée (CDI), conformément à la convention collective du secteur.

En ce qui concerne les tarifs horaires, environ 40% des structures pratiquent un tarif inférieur à 23 € de l’heure, tandis que la majorité se situe dans une fourchette de 26 à 29 euros. Le panier moyen varie en fonction de la zone d’intervention, allant de 400 à plus de 600 euros TTC par client. Il convient de souligner que la garde d’enfants présente un risque de fluctuation d’activité chaque année lors de la rentrée scolaire.

Il est regrettable de constater que peu de structures proposent la restitution immédiate du crédit d’impôt, car il s’agit d’un argument commercial intéressant.

Enfin, la digitalisation occupe une place prépondérante dans le secteur de la garde d’enfants, avec notamment l’envoi dématérialisé des attestations à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF).

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En conclusion, le baromètre économique des services à la personne met en évidence les défis et les tendances actuelles du secteur. Nous avons identifié trois modèles d’activité distincts dans les secteurs du maintien à domicile, de l’entretien de la maison et de la garde d’enfants. Chacun de ces domaines cible des publics différents et utilise des méthodes de captation de clientèle variées. Les modèles d’organisation et les performances économiques sont contrastés, mais nous restons optimistes quant à la capacité des acteurs à trouver des solutions dans un cadre complexe.

Malgré certaines difficultés, il existe des perspectives de croissance et d’amélioration de la qualité des services. La collaboration entre les différents acteurs du secteur, y compris les associations, les entreprises, les franchisés et les particuliers employeurs, sera essentielle pour relever les défis et saisir les opportunités à venir.

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Replay du webinaire de la 3e édition du baromètre économique des services à la personne et de l’aide à domicile

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